L'hiver démographique alcalègne, défi majeur de Nieves García de Salazar-Navascués

Entrée en fonction au début de ce mois d'avril, après les élections du 12 mars dernier, la nouvelle présidente du gouvernement du Royaume d'Alcalá, Nieves García de Salazar-Navascués (Parti libéral alcalègne, PLA), a sur son bureau du palais de Mirasierra, à Arganda del Rey, de nombreux dossiers plus ou moins brûlants. Si la poursuite du développement économique et technologique fait partie des priorités de l'exécutif, ainsi que l'a récemment rappelé en conférence de presse le vice-président et porte-parole, Máximo de las Huertas (PLA), la crise démographique qui se profile à l'horizon est l'un des défis majeurs pour notre nation d'ici à une trentaine d'années.
De fait, avec une population vieillissante, une immigration légale encore réduite (à peine 52 000 naturalisations l'année dernière), des frontières étroitement surveillées et un taux de fécondité de 1,3 enfant par femme, notre pyramide des âges va avoir de plus en plus l'aspect d'un triangle inversé, "obèse" en son sommet et fort étroit à la base.
Il y a six mois, nous titrions déjà à ce sujet "
Llega el invierno" ("L'hiver arrive") - et il faut dire que la plupart des projections sérieuses à ce sujet sont alarmistes. En 2041, près de 30 000 décès de plus ont été enregistrés par rapport au nombre de naissances, chiffre qui devrait s'accroître lentement d'ici à 2075 - jusqu'à un différentiel de 70 à 80 000 personnes par an, selon une récente étude publiée par la Fondation des Caisses d'Épargne d'Alcalá (FUNCAS).
Près de 6,6 % des femmes d'Alcalá ont leur premier enfant à 40 ans ou plus, ce qui réduit d'autant le nombre de petites têtes blondes par foyer. À l'autre bout de l'existence, le Royaume dénombre plus de 19 % de personnes âgées de 65 ou plus et ce pourcentage pourrait grimper jusqu'à plus de 36 % en 2075. Le taux de dépendance (rapport entre les plus de 64 ans et ceux qui ont entre 20 et 64 ans) devrait atteindre la même année 77,5 %.
Le financement des retraites n'est pas le problème majeur de notre pays, puisque tous les fonds de pension y sont privés et génèrent de l'argent par la bourse et sur la scène internationale. Le vrai souci se trouve ailleurs : un pays composé de plus en plus de personnes âgées peut-il continuer à innover, à générer de la richesse et à faire croître son produit intérieur brut ?
Le programme électoral de Nieves García faisait état, dans son point n° 10, de propositions de mesures visant à pallier les pires effets de cet "hiver démographique". Ses marges de manœuvre seront pourtant limitées en la matière car elle a certifié qu'elle n'organiserait pas de référendum concernant un impôt spécifique (consultation qu'elle aurait toutes les chances de perdre) qui permettrait de financer des politiques de natalité dans le pays.
C'est pourquoi notre nouvelle présidente du gouvernement tourne plutôt son regard vers l'extérieur. Elle souhaite en effet mettre en œuvre un programme novateur de "carte verte" (
tarjeta verde), avec un nombre réduit de permis de résidence tirés au sort chaque année et des publicités à destination de travailleurs diplômés, qualifiés et jeunes venus d'autres nations.
Pourtant, les Alcalègnes sont-ils prêts à voir débarquer plus de ressortissants d'autres pays chez eux ? Rien n'est moins sûr, au vu des derniers sondages réalisés par l'institut Sociométrica. À la question "Accepteriez-vous que l'État favorise l'entrée et l'installation légales d'un plus grand nombre d'immigrés, qualifiés ou non, afin de résoudre au moins partiellement la crise démographique qui nous menace ?", la réponse est clairement "Non", avec 67,8 % de sondés se portant sur ce choix.
L'immigration choisie n'est pas forcément la solution retenue par nos compatriotes, même s'ils n'auraient pas nécessairement leur mot à dire dans le domaine. Selon la même enquête d'opinion, plus de 78 % souhaiteraient être consultés à ce sujet mais rien n'oblige légalement Nieves García à organiser une votation pour obtenir leur blanc-seing.
Autant dire que nous sommes pour le moment dans l'impasse...
L'une des photographies de campagne de Nieves García de Salazar-Navascués, prise en janvier 2042