mark a écrit : ↑09 juil. 2019 00:56

Épisode 1 : L'accord
L’ascenseur avait mit près de cinq minutes à monter le kilomètre de hauteur qui conférait à la Tour toute sa superbe. Gerflanamos n'était pas très friand de la hauteur d'une manière générale.
Réajustant sa veste, il venait appliquer le plan de Kourtchenkos pour le bien de l’État. Du moins, officiellement, et c'était pour ça qu'il s'apprêtait à rencontrer la fameuse Commission. Peut-être la seule assemblée qui représentait un vrai facteur de puissance "caskar" aux yeux de certaines nations étrangères.
Pour sa part toutefois, le Fondamentaliste avait un tout autre objectif, bien plus personnel.
A sa grande surprise, en entrant dans la salle du conseil, il ne vit qu'une seule personne. Olbani, assise sur la grande table longiligne ou se concertaient les grandes entreprises de la Commission et où se décidait notamment, les accords avec les états souhaitant des divisions à plusieurs centaines de millions.
Olbani :
Messire Gerflanamos, que nous vaut le plaisir de votre visite ?
Gerflanamos :
Nous ? Je ne vois guère que votre personne, la richesse vous serait-elle montée à la tête ?
Olbani :
Aucunement, je parle simplement au nom de la Commission qui n'a pas jugé utile de se déplacer pour réaffirmer qu'elle est et demeurera indépendante de la couronne. Quelques soit le charmant politique qu'on lui envoie.
Inutile donc, quelque soit la proposition de Setan. Sachez qu'il s'agit d'avance d'un non catégorique s'il faut que l'Empresio repasse sous sa coupe.
Le sacrifice de sa privacité n'a aucun prix.
Gerflanamos :
J'ai ouï dire qu'une entreprise au bord de la ruine n'a plus vraiment de considération pour son statut, ni n'en a le pouvoir en fait.
Olbani :
Surement, mais ce n'est pas notre cas.
Gerflanamos :
Peut-être, mais si il prenait au Caskar de faire quelques.... bêtises bien placées, combien de temps pensez-vous que vos divisions resteraient entre vos mains ?
Olbani :
Entre les mains des états membres.
Gerflanamos :
Oh, arrêtez avec ça ! Vous leur verser leurs taxes et c'est tout, les milliards vont dans vos poches, vous êtes les bénéficiaires et grand gagnant de l'Empresio !
Olbani :
Oui, et nous sommes une structure privée, donc ça ne dérange pas. Être associée au Caskar est déjà une plaie, si en plus cela se réalise, nous en crèverons.
Gerflanamos :
Justement. Setan ne retire aucun bénéfice de vos activités, hormis le versement des taxes réglementaires due à votre implantation sur notre sol : pourquoi donc devrait-elle vous ménager ? Alors que le Caskar est votre père ?
Olbani :
Et que pourrait bien faire la vieille ? Rie-t-elle
Gerflanamos :
La vieille ?
Elle se leva et marcha en direction de la vitre
Olbani :
Setan est l'égérie d'un passé dans lequel elle s'est voulue grandiose, un rang qu'elle n'a put tenir que tant qu'Alexandra était présente. Mais aujourd'hui, la vraie capitale du Caskar est ici, au pied de son Joyau.
Gerflanamos :
C'est exactement se qu'on conclus vos ennemis. Enfin, nos ennemis devrais-je dire. Pour eux, vous êtes le Caskar, vous avez simplement une autre capitale. Et plus d'un vous déteste car il vous sentent comme une pieuvre étendant ses tentacules et accrochant ses ventouses.
Je suis prêt à parier que vous avez déjà prise depuis longtemps des mesures énergiques et radicales pour éviter qu'un état se croyant trop malin nationalise VOS divisions, soyons honnête. Et connaissant le pragmatisme qui est celui d'un caskar, si cela ce trouve, des hommes à vous on ordre de faire sauter les installations si un état prononçait la nationalisation de ces infrastructures. Je vous voit même sortir un truc du genre "si vous voulez que nous partions, nous partirons, mais en emportant tout ce que nous avons amené." Et en laissant les employés sur le trottoir.
Je me trompe ?
Olbani :
Cessez de tourner autour du pot. Quelle est cette ridicule proposition de Setan.
Gerflanamos :
Oh, trois fois rien, Astrid se présente comme candidate pour le titre d'Empresior en rivalité avec vous.
Olbani :
Absurde. Elle a oublié qu'elle ne peut poser ainsi sa candidature. C'est la Commission qui choisit ses candidats. Et elle ne choisira assurément jamais la futur Sciadochas du Caskar.
Gerflanamos :
Vous en êtes si sur ?
Gerflanamos savait qu'une telle élection était à double tranchant, et pourrait être une démonstration totale de l'indépendance de la Commission du Caskar. Ou l'inverse.
Olbani :
Et vous, que voulez-vous Gerflanamos ?
Gerflanamos :
Intégrer l'Empresio, et me présenter à sa place comme Empresior.
La Directrice afficha un sourire condescendant :
Olbani :
Vous ? Un Fondamentalise ? Xénophobe, Anti-Orientaux, Culturaliste ? Vous êtes plus dingue qu'elle !
Gerflanamos :
Astrid ignore que vous n'avez pas retrouvé la fameuse ordonnance d'autonomie émise par Alexandra puisque vous n'avez pas retrouver le corps de Marakes. Techniquement, vous n'avez donc aucune preuve de votre indépendance. Et s'il le fallait, elle pourrait très bien vous déclarer comme vassale. Dès qu'elle serait élue.
Si vous appeliez l'Empresio à vous défendre , cela marcherait peut-être, mais vous perdriez des centaines de millions le temps que les choses se calment, la division Caskar reste votre pivot Céruléen, et votre patrie. Et quoi que vous fassiez, il y aura toujours un doute sur votre allégeance. Jusqu'à ce qu'un tel document soit émis du moins.
Elle s'immobilisa, elle entendait déjà la proposition. Et connaissait le prix, du moins en partie.
Olbani :
Vous comme candidat Emprésior ? Et quoi d'autre, la Kourtrhenkos n'acceptera jamais.
Gerflanamos :
Surement le versement en secret d'une certaine part de vos bénéfices nets. Après tout, tout le monde serait satisfait. Et un tel document vous permettrait de vous prémunir contre les états qui voudrait vous utiliser comme moyen de pression sur le Caskar.
Olbani :
Vous croyez ? Dit-elle Amusée car peu convaincu.
Gerflanamos :
Pour un état libéral, menacer une entreprise de nationalisation est une bonne démarche si elle est en mauvaise santé ou à la solde d'un état. Or, si il est établi clairement par un document qu'elle est indépendante, et qu'elle agit comme telle, alors la menacer de nationalisation pour la nationalité d'origine d'un de ses membres, c'est s'exposer à la colère du milieux privé et la perte de confiance de ce dernier en l’État puisqu'il s'octroie le droit de nationaliser une instance privée sous l'excuse de tensions entre cet état et l'état d'origine de cet instance, de fait, cela pourrait très bien les concerner également, donc cet État où ils sont implanté est un pays à risque... presque communiste puisque l'on bafoue la libre concurrence sous des motifs frauduleux.
Et je pense que vous comprendrez que des rigolos très libéraux comme les Enissois ne survivrait pas à une telle catastrophe s'il leur prenait cette envie pour cette raison. Peut-être même les Lorthoniens....
Et si jamais ça ne marche pas, au pire, vous pourrez saisir un tribunal de la LNU si elle se concrétise. Cela sera sans doute très amusant.
Olbani :
Je parlerais de votre offre avec la Commission.
Dit-elle simplement en retournant devant la vitre.
Gerflanamos se retira, intérieurement ravit. Et juste avant d'entrer dans l’ascenseur, il donna une petite tape sur la patte d'une des petites statues de renard en marbre blanc encadrant l'immense drapeau Emprésial accroché au mur. Le nœud d'opposition avec la Commission semblait désormais avoir un bout de corde pour un potentiel dénouement.